DPE interdit à la location en 2025 : quel impact sur les propriétaires ?

Un logement classé G ne pourra plus être proposé à la location à partir du 1er janvier 2025. Cette interdiction, inscrite dans la loi Climat et Résilience, cible plus de 600 000 biens en France, d’après les dernières données du ministère de la Transition écologique.

Des sanctions sont prévues pour les propriétaires qui ne respecteraient pas cette obligation. Parallèlement, certains logements échappent à cette règle en raison de critères techniques précis ou de situations particulières, créant des disparités inattendues sur le marché immobilier.

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dpe 2025 : qui est vraiment concerné par l’interdiction de louer ?

Le couperet est tombé sur les logements les plus énergivores. À compter de janvier 2025, toute habitation classée G au diagnostic de performance énergétique (DPE) sera exclue du marché locatif français, partout sur le territoire. Cette mesure, issue de la loi Climat et Résilience, vise directement les biens qui dépassent 450 kWh/m²/an : autrement dit, les passoires thermiques.

Ce bouleversement touche plusieurs profils, qu’il s’agisse de particuliers ou d’investisseurs aguerris. Voici qui doit se sentir concerné :

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  • Les logements labellisés G, représentant près de 7 % du parc locatif privé actuel,
  • Tous les propriétaires bailleurs, qu’ils détiennent une maison, un appartement ou un immeuble,
  • Tous types de biens, sauf quelques exceptions liées aux locations saisonnières ou aux résidences secondaires non destinées à la location.

Dès 2025, impossible de signer un nouveau bail pour ces logements. Si le locataire en place part, la mise en location s’arrête net, sauf rénovation réussie. Les propriétaires doivent composer avec un bien immobilisé, la nécessité d’engager des travaux parfois lourds et des démarches administratives qui complexifient la gestion locative. La performance énergétique devient un critère central, modifiant durablement la stratégie d’investissement immobilier. Entre inflation, hausse des taux et pression réglementaire, l’équilibre patrimonial des bailleurs vacille, tandis que le marché locatif connaît une mutation sans précédent.

propriétaires, quelles nouvelles obligations pour vos logements classés f et g ?

Le temps des hésitations est révolu. Avec la mise à jour du DPE, chaque propriétaire de bien classé F ou G doit se pencher sérieusement sur la question : comment rendre son bien conforme et louer sans risquer de sanction ?

Le diagnostic de performance énergétique ne se limite plus à une formalité : il conditionne désormais le droit d’accéder au marché. La rénovation énergétique devient une étape incontournable.

Dès 2025, les logements G seront écartés de la location. Ceux classés F suivront trois ans plus tard, en 2028. La nouvelle loi impose également, lors d’une vente ou d’une mise en location de bien en F ou G, de réaliser un audit énergétique précis. Cet audit, confié à un professionnel reconnu, liste les étapes de travaux à mener pour atteindre au moins la classe E.

Pour mieux cerner ce qui attend les propriétaires, voici les axes principaux d’une rénovation efficace :

  • Travaux d’isolation thermique (toiture, murs, planchers bas),
  • Remplacement du chauffage ou installation d’une VMC performante,
  • Modernisation des fenêtres et portes pour limiter les déperditions.

La question du budget reste centrale. Plusieurs dispositifs existent pour faciliter le financement : France Rénov’, l’Ademe, MaPrimeRénov’, éco-prêt à taux zéro, certificats d’économie d’énergie… Autant d’aides à activer, mais qui exigent rigueur et anticipation.

Pour sortir du piège réglementaire, les propriétaires doivent agir sans tarder : étudier leur DPE, planifier les travaux, solliciter les aides, sélectionner des entreprises qualifiées. L’expertise devient un avantage décisif, chaque immeuble ayant ses propres contraintes et solutions. Le marché locatif évolue vers un niveau d’exigence inédit, où la classe énergétique influence désormais la valeur et l’avenir d’un bien.

locataires : quels sont vos droits face à un logement énergivore ?

Le DPE s’invite dans la vie des locataires comme une nouvelle boussole. Dès 2025, louer un logement classé G devient interdit, et en 2028 ce sera au tour des biens classés F de sortir du jeu locatif. Lors de chaque signature de bail, le propriétaire doit présenter un DPE valide, indiquant noir sur blanc la performance énergétique du logement et les conséquences sur la facture.

Habiter un appartement mal isolé, c’est supporter des factures qui s’envolent et un confort réduit au strict minimum. La législation, désormais, protège les locataires. En cas de DPE non conforme, la responsabilité de la mise en conformité repose sur le bailleur. Si ce dernier manque à ses obligations, le locataire peut alerter la mairie ou saisir la justice. L’Anil et les ADIL guident les démarches, étape par étape.

Voici les recours concrets accessibles aux locataires confrontés à un logement énergivore :

  • Demander au propriétaire d’engager des travaux d’amélioration énergétique,
  • Réclamer une baisse de loyer si la réglementation n’est pas respectée,
  • Accéder à des aides pour faciliter un relogement en cas d’insalubrité avérée.

Le respect du DPE ouvre la voie à un nouveau standard de confort. À Paris, Lyon, Marseille ou Bordeaux, les locataires disposent désormais d’un moyen d’action réel pour faire évoluer le parc immobilier vers des logements plus sains et moins énergivores.

vers un marché locatif chamboulé : conséquences et pistes pour s’adapter

Le marché immobilier s’apprête à vivre une transformation radicale. L’interdiction de louer les logements classés G en 2025, puis F en 2028, va réduire l’offre locative. De nombreux biens seront temporairement retirés du marché pour être rénovés, d’autres mis en vente. Pour certains propriétaires, la valeur de leur bien décroît, surtout s’il s’agit d’une passoire thermique.

Dans les études notariales, on observe déjà des décotes pouvant atteindre 10 à 20% selon l’état et l’emplacement du logement. Ce contexte crée des opportunités pour des acheteurs à l’affût, prêts à rénover rapidement et à valoriser leur acquisition. Les investisseurs avisés tiennent désormais compte du DPE dans toute stratégie d’achat ou de mise en location.

Pour faire face à ce nouveau paysage, plusieurs stratégies s’avèrent payantes :

  • Recourir aux aides nationales (MaPrimeRénov’, éco-PTZ) pour diminuer le coût des travaux de rénovation énergétique,
  • Opter pour des matériaux biosourcés et des solutions techniques innovantes, comme la VMC double flux ou l’isolation extérieure,
  • Se former sérieusement à l’audit énergétique et aux critères du bâtiment basse consommation (BBC).

La réglementation DPE redistribue complètement les cartes. Dans les grandes villes, les appartements sobres énergétiquement prennent le dessus, tandis que les logements classés F ou G perdent de leur attrait. Un nouveau chapitre s’ouvre pour le marché locatif français, où l’énergie n’est plus une option, mais une condition incontournable.